Ça t'étonne ? Pas moi.
Tout
me gave. Une fois encore. Et une fois encore c'est paradoxal. Ici je
suis bien et aimable. Mais je rumine dans ma tête. Et quand je suis
désagréable je suis d'humeur joyeuse. Seulement il est peut-être en
train de se faire violer et tout le monde s'en bat l'oeil avec une pâte
de scarabée épileptique. C'est pour dire. Je me répète. Peau c'est six
voeux. L'attitude d'autrui m'insupporte. J'ai exactement la même
attitude qu'autrui. A l'identique. Copie conforme. Décidément, tout ça
ne vous atteint pas. Demain comme chacun sait : fête des pères. Je
compte ne rien glander sauf si
monsieur-j'ai-peur-de-me-faire-violer-par-mon-hôte daigne m'envoyer un
tout petit message de rien du tout. Je devrais aller lui parler mais
pour lui dire quoi. Elle me paraît maintenant si lointaine. Et je ne
comprend pas. Moi aussi j'ai peur. Je suis maladroite. Ah ouais ça va
loin quand même tout ça. Pitch oh mon pitch.
Et c'est là que je m'aperçois que j'ai effectivement une voix
stridente, stridente est un faible mot. Il serait peut-être préférable
que j'aille me coucher. Surtout si mon père rentre mais je n'y songe
même pas. Mais bordel je n'en vaux pas la peine. Je me dis que c'est la
fatigue. J'essaye peut-être de me convaincre moi-même. C'est triste
d'en arriver là, n'est-ce pas ? Mais alors qu'est-ce que je peux m'en
foutre ! "Un cadeau sans ami". Ce matin j'ai bu à Sa santé. Et j'ai
failli mourir.
Pourquoi n'aurais-je pas le droit de mentir, comme tout le monde ? [.]